DECLARATION LIMINAIRE AU NOM DE L’ENSEMBLE DES ELUS dont la lecture a été faite au…
Avis unanime des membres du comité d’entreprise de l’UES LA MONDIALE portant sur la situation économique et financière du groupe AG2R LA MONDIALE.
AVIS DES ELUS CE DU 18 JUILLET 2017
La Mondiale affiche en 2016 un résultat de 288 M€, conforme aux objectifs du Groupe, malgré un contexte contraint par l’environnement de taux bas, la concurrence accrue des acteurs du secteur et le nouveau cadre prudentiel mis en œuvre dans le cadre de Solvabilité 2.
Concernant l’activité, les élus du Comité d’entreprise se satisfont des premiers résultats réalisés en 2016 notamment sur la commercialisation des certificats mutualistes et le partenariat CNP sur la retraite supplémentaire d’entreprise. Ils se joignent à l’entreprise sur l’appréciation du caractère rentable du réseau du marché des professionnels et espèrent que cela permettra d’augmenter les moyens qui lui sont alloués, tant au travers du package de rémunération et d’avantages des collaborateurs, que du renforcement des moyens de gestion techniques et humains nécessaires.
Dans ce cadre, les élus tiennent à alerter l’entreprise sur la poursuite de la diminution des effectifs du réseau du marché des professionnels en 2016 et qui risque même d’être pire en 2017. Ils s’interrogent sur les mesures mises en œuvre afin de faire face à cette situation d’autant que le package de rémunération est considéré comme peu attractif tant pour les embauches que pour la fidélisation des collaborateurs.
Par ailleurs, si les performances réalisées permettent à l’entreprise de renforcer sa situation financière, il reste que le Groupe doit encore faire face aujourd’hui à des défis structurants en vue d’assurer sa pérennité sur le long terme :
- En termes d’activité, la persistance des taux bas a obligé l’entreprise, comme les autres acteurs du secteur, à s’engager dans une mutation de son modèle d’assurance-vie. Un virage vers les contrats en unités de compte a dans ce cadre été lancé. Le succès de ce dernier ainsi que la limitation de la collecte en euros apparaît comme une nécessité au regard notamment de l’impact du mix d’activité aux conditions actuelles de taux sur le ratio de solvabilité. Aussi, si l’atteinte des objectifs 2017 de collecte nette en euros apparaît comme un point positif, la forte dérive observée sur le premier semestre constitue tout de même un point d’attention au regard du risque qu’elle implique ;
- Le ralentissement de la croissance des encours qui accompagne le nouveau modèle de l’assurance-vie depuis deux ans pourrait se poursuivre. A terme, les encours pourraient même décroître ce qui remettrait en cause le modèle économique actuel du secteur, générant une pression accrue sur les moyens engagés dans le cadre de l’activité, constituant un sujet d’inquiétude ;
- Si la stratégie de partenariat déployée sur l’épargne patrimoniale a permis au Groupe de capitaliser sur ses atouts pour se développer, elle constitue également un risque au regard de l’inertie de ces derniers, ce qui a retardé la bascule vers les UC ;
- La dilution du rendement financier du portefeuille limite la rémunération qu’il est possible de servir aux assurés et affaiblit les marges de manœuvre de l’entreprise. Le rebasage de 35 points de base de la participation bénéficiaire réduit à ce titre la baisse de richesse induite par ce phénomène. Cela suscite toutefois des interrogations : ce rebasage est-il suffisant afin d’assurer à La Mondiale la conservation de marges de manœuvre suffisantes au regard des concurrents ? Ce rebasage a-t-il des conséquences sur l’attractivité de l’offre commerciale de l’entreprise au regard de ses pairs ?
- Le redressement du portefeuille santé Prévoyance d’AG2R se poursuit, mais doit encore être conforté afin de permettre aux entités de ce périmètre de participer de manière plus forte au développement et au renforcement de la solidité financière de l’ensemble ;
- Hors mesures transitoires, le ratio de SCR de La Mondiale s’élève à 143%, et celui de la SGAM à un niveau encore inférieur de 131% fin 2016, sensiblement plus faible que ceux des concurrents et constitue un point de préoccupation, d’autant que le ratio SCR est volatil.
Au regard de ce contexte, les élus du Comité d’entreprise seront particulièrement vigilants dans le suivi des efforts et des leviers déployés par l’entreprise et le Groupe en vue de renforcer ses fonds propres et sa solidité financière. Ils s’interrogent sur les conséquences sociales que pourrait induire une pression éventuelle accrue sur les frais généraux, malgré l’importance des chantiers en cours (digitalisation, …), et souhaitent connaître l’avis des membres du conseil d’administration sur la situation dépeinte.